Une conférence savante au théâtre du Rond-Point, le mercredi 20 novembre à 18h30, sur la langue (Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xes. anat. lingua (St Léger, éd. J. Linskill, 158); 1erquart xiies. langue(t) (Cantique des cantiques, 26 ds Foerster-Koschwitz, p. 165a); 2. 2emoitié xes. lingu’ « cet organe, considéré comme principal agent de la parole » (St Léger, 169); ca 1210 (Guiot de Provins, Bible, éd. J. Orr, 2431 : il ferait une fort glose Es lengues fauses deslïées, Qui devroient estre lïées De ceu que j’oi dire es decreiz); 1424 longue langue « langue bavarde » (A. Chartier, Belle Dame sans mercy, éd. A. Piaget, 736); 1606 avoir la langue longue, avoir la langue bien pendue « être très bavard » (Nicot); ca 1260 mauvaises laingues « mauvais propos » (Ménestrel Reims, éd. N. de Wailly ; § 281); 1528 mauvaises langues « médisants » (Percef., V, fol. 85b ds La Curne); 1549 l’avoir sur le bout de la langue « être sur le point de le dire » (Est.); 1574 prendre langue « entrer en contact » (E. Ph. Cosmopolite, Deuxième Dialogue du Réveille-Matin des Français d’apr. FEW t. 5, p. 358b); 1676 jeter sa langue aux chiens « renoncer à deviner » (Sév., Lettre, éd. Monmerqué, t. 4, p. 354, no500), cf. l’expr. bon à jeter aux chiens, s. v. chien ; 1842 donner sa langue aux chiens « id. » (Sue, Myst. Paris, t. 1, p. 333); 1845-46 jeter sa langue aux chats « id. » (Besch.); 1860 donner sa langue aux chats « id. » (Goncourt, Ch. Demailly, p. 227); pour l’explication v. Rey-Chantr. Expr.; 3. fin xes. lingue « système d’expression de la pensée commun à un groupe » (Passion, éd. D’A. S. Avalle, 459); spéc. langue verte 1820-40 (Ms. Jacquinot ds Larch. Suppl. 1883, XI : Professeur de langue verte : Joueur ruiné s’offrant comme conseil et empruntant aux gagnants), d’où l’accept. « argot des joueurs » donnée par Michel en 1856 et reprise par Delvau ; 1864 désigne prob. les mots crus (Delvau, Dict. érotique mod., par un professeur de langue verte ds Larch. Nouv. Suppl. 1889); 1866 « argot » (Delvau, v. introd., pp. X-Xij); 4. p. anal. de forme ca 1165 lengue « languettes d’une banderole » (Benoît deSte-Maure, Troie, éd. L. Constans, 2481); 1347-48 langue de terre « pièce étroite de terre enclavée dans d’autres terres » (Compte des eaux et forêts du douaire de la reine Jeanne d’Evreux, 402 H ds C. A. Bevans, The Old French Vocabulary of Champagne, p. 23); 1636 langue de terre « péninsule » (Monet). Du lat. lingua terme d’anat., « organe de la parole », « système d’expression commun à un groupe » et dans des sens métaph. comme « péninsule », v. aussi TLL s. v., 1446, 62-67. L’expr. langue verte peut s’expliquer p. réf. au tapis vert des joueurs, ou par la hardiesse et crudité de ce vocab. (cf. Esn., s. v. vert et FEW t. 14, p. 507b et notes 3 et 4).)
Une conférence savante au théâtre du Rond-Point, le mercredi 20 novembre à 18h30, sur la langue (Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xes. anat. lingua (St Léger, éd. J. Linskill, 158); 1erquart xiies. langue(t) (Cantique des cantiques, 26 ds Foerster-Koschwitz, p. 165a); 2. 2emoitié xes. lingu’ « cet organe, considéré comme principal agent de la parole » (St Léger, 169); ca 1210 (Guiot de Provins, Bible, éd. J. Orr, 2431 : il ferait une fort glose Es lengues fauses deslïées, Qui devroient estre lïées De ceu que j’oi dire es decreiz); 1424 longue langue « langue bavarde » (A. Chartier, Belle Dame sans mercy, éd. A. Piaget, 736); 1606 avoir la langue longue, avoir la langue bien pendue « être très bavard » (Nicot); ca 1260 mauvaises laingues « mauvais propos » (Ménestrel Reims, éd. N. de Wailly ; § 281); 1528 mauvaises langues « médisants » (Percef., V, fol. 85b ds La Curne); 1549 l’avoir sur le bout de la langue « être sur le point de le dire » (Est.); 1574 prendre langue « entrer en contact » (E. Ph. Cosmopolite, Deuxième Dialogue du Réveille-Matin des Français d’apr. FEW t. 5, p. 358b); 1676 jeter sa langue aux chiens « renoncer à deviner » (Sév., Lettre, éd. Monmerqué, t. 4, p. 354, no500), cf. l’expr. bon à jeter aux chiens, s. v. chien ; 1842 donner sa langue aux chiens « id. » (Sue, Myst. Paris, t. 1, p. 333); 1845-46 jeter sa langue aux chats « id. » (Besch.); 1860 donner sa langue aux chats « id. » (Goncourt, Ch. Demailly, p. 227); pour l’explication v. Rey-Chantr. Expr.; 3. fin xes. lingue « système d’expression de la pensée commun à un groupe » (Passion, éd. D’A. S. Avalle, 459); spéc. langue verte 1820-40 (Ms. Jacquinot ds Larch. Suppl. 1883, XI : Professeur de langue verte : Joueur ruiné s’offrant comme conseil et empruntant aux gagnants), d’où l’accept. « argot des joueurs » donnée par Michel en 1856 et reprise par Delvau ; 1864 désigne prob. les mots crus (Delvau, Dict. érotique mod., par un professeur de langue verte ds Larch. Nouv. Suppl. 1889); 1866 « argot » (Delvau, v. introd., pp. X-Xij); 4. p. anal. de forme ca 1165 lengue « languettes d’une banderole » (Benoît deSte-Maure, Troie, éd. L. Constans, 2481); 1347-48 langue de terre « pièce étroite de terre enclavée dans d’autres terres » (Compte des eaux et forêts du douaire de la reine Jeanne d’Evreux, 402 H ds C. A. Bevans, The Old French Vocabulary of Champagne, p. 23); 1636 langue de terre « péninsule » (Monet). Du lat. lingua terme d’anat., « organe de la parole », « système d’expression commun à un groupe » et dans des sens métaph. comme « péninsule », v. aussi TLL s. v., 1446, 62-67. L’expr. langue verte peut s’expliquer p. réf. au tapis vert des joueurs, ou par la hardiesse et crudité de ce vocab. (cf. Esn., s. v. vert et FEW t. 14, p. 507b et notes 3 et 4).)