Baobab (composé en 2015 pour le spectacle « Du coq à l’âne » de Charlotte Aissaoui, Georges Andrès, Magali Bordat et Frédéric Massas, dans le cher Cher)
selon un contrainte initiée par Jacques Roubaud
l’heure, c’est l’heure, avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure
tôt ou tard
trop tôt, trop tard, plus tôt, plus tard
un costaud dans son costard couleur bateau pour un bâtard
ce costaud dans son costard
un peu mytho mis au mitard qui mesure un hectare
boit un hecto pas très catholique d’une liqueur cathare
contre les douleurs
l’heure, c’est l’heure, avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure
tic tac
c’est sa tactique monolithique façon Ithaque
pour contrer une attaque des Grecs, une attaque attique
dans un vieux tacot rempli d’asticots
une attaque éthique et tac !
– Quoi ? qu’il dit, on m’attaque de façon mélodramatique ?
quel pataquès ! ce travesti, qu’est-ce ?
l’heure, c’est l’heure, avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure
trop tôt, trop tard
pris dans cet étau, les têtards
en pleurs
vantards mais cachés derrière leurs vantaux
un peu patauds
sortent les couteaux, filmés par Raoul Coutard
sur un air de cithare de l’abbaye de Citeaux
l’heure, c’est l’heure, avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure
tic tac
oh ! malheur ! la lune attaque le lunatique
sans tics mais pas sans tact
ce connard querelleur tacle un homme à l’article de la mort
le spectacle est éminemment dialectique
le réceptacle des coups aurait bien besoin de neuroleptiques
il souffre de tachycardie et d’un hoquet pathétique, hic ! pardi !
l’heure, c’est l’heure, avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure
trop tôt ?… trop tard ! quelle chaleur !
le roi Pétaud n’a plus de pétards
le docteur Cottard plus de biscoteaux
le commandant Cousteau se couche tard
y a plus de Baltos sous les halles Baltard
au poteau, les potards !
repliez les tréteaux, il est très tard
l’heure, c’est l’heure, avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus … ah non !… c’était un… leurre.
*