« J’entretiens depuis des années avec la ville de Lisbonne une relation presque amoureuse, nullement entravée par une quelconque barrière de la langue, puisque je ne parle pas portugais. J’ai commencé ce livre il y a plus de quinze ans. Je l’ai laissé reposer longtemps, avant de ressentir le besoin de tout reprendre, et de le conclure. Pour le porto, au moins, ce n’est pas une mauvaise méthode. Je ne révélerai pas ce que ce livre a d’oulipien, car c’est sans importance. Disons que sa trame a d’abord voulu suivre celle d’un autre livre, bien plus ancien, avant de s’en émanciper. »
Un photographe, Antonio, retourne à Lisbonne après dix ans d’absence. Il y retrouve le correspondant du journal, Vincent, le narrateur de ce récit, afin de suivre le procès d’un tueur en série.
Encore enfant, Antonio a rencontré en une fillette, Canard, l’amour mythique, éternel, celui qui promet de grandir sans jamais s’affadir, mais ce rêve de bonheur s’est déchiré. Vincent a ses raisons, peu avouables (car dictées par la jalousie), pour vouloir guérir cette blessure, réparer ce qui s’est brisé, retrouver Canard. Lui qui est si peu doué pour la vie, lui qui n’achève jamais rien de ce qu’il entreprend, veut devenir l’artisan d’un destin inaccompli. Chaque rencontre rapproche du but comme la vague pousse un radeau vers le rivage. Mais il n’est d’horizon qui ne se déplace sans cesse, de destin qui se laisse dompter.
Eléctrico W raconte les neuf jours de cette quête et se déroule en ce mois de septembre 1985 où la terre trembla à Mexico et où mourut l’écrivain Italo Calvino. Si les tramways suivent des rails, la vie des hommes obéit à d’autres lois. Car l’Eléctrico W, qui donne son nom au livre, pourrait être une ligne de tramway de Lisbonne, si le w appartenait à l’alphabet portugais.
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