4ème de couverture
Je me souviens avoir cru aimer voyager, dans la bigarrure du monde multiplier les sens, subi le charme des langues lointaines.
Le jour où je naquis on finissait de cartographier la dernière terre inconnue et fus jeté dans un monde empoigné par une frénésie de flux.
Je me souviens pourtant avoir passionément désiré d’être seul, mais il me semblait que la solitude fût un stigmate ; je n’en rêvais qu’en secret, imaginant de grands espaces vides, vides de voix, vides de corps et de mouvement, si calmes, si déserts que je n’étais pas même partie du rêve, mais pure vision, oeil immobile ouvert sans ciller sur la vaste solitude.
Aux séductions étrangères ai perdu ma langue maternelle, en voyages dilapidé le pli secret de mes enfances.