L’étreinte est une généralisation du principe des rimes embrassées. Le dispositif de rimes est le suivant :
A
B
C
D
E
F
F
E
D
C
B
A
Le poème peut être plus long bien sûr.
N’allez pas penser que cela rime à rien
Cela rime ou rimera un peu plus tard
Il faut pour bien lire ce genre de poème
Avoir le goût formé à l’art de la patience
La rime vient toujours à qui saura l’attendre
Pour rassurer les impatients voici au cœur
Du drame la rime plate, quel bonheur,
Tout cela donne aux vers un petit goût bien tendre
A l’air mélodieux qui ne sent pas la science
Un bon vieux bout-rimé comme tous on les aime
Cabriole paisible qui rime avec retard
Où pour finir ce rien retrouvera son bien
Les rimes peuvent aussi être des mots comme dans la sextine.
Dans ma nuit à pois blancs
Tu passes et tu repasses
Et tu n’es point fantôme
Très belle seulement
parfois tu tournes au coin de la nuit
d’autres fois tu me viens droit de face
Et tu marches vers moi
Un pois blanc à la main
Je tends vers toi la main
Et tu te ris de moi
Tu me jettes ton pois à la face
Et tu repars au fond de ma nuit
Je me dis que si seulement
J’étais un rien fantôme
J’attendrais un moment que tu repasses
Pour te froisser sans fin dans mon corps de drap blanc
Le premier plagiaire de l’étreinte est le troubadour Bonifacio Calvo avec la succession abcddcba, cas particulier du genre appelé retrogradatio (canso à formule de rimes palindromique).