La critique a été écrite par Hervé Le Tellier, l’extrait de livre de bande dessinée à été réalisée par Étienne Lécroart


Un hôte de marque

Le capitalisme est condamné, la cause est entendue, et Etienne Lécroart, dans Un hôte de marque, sonne son glas.

Un hôte de marque raconte les aventures rocambolesques d’un couple de jeunes ruraux écologistes (Ludo élève des de chèvres dans la Drôme, Hannah produit des picodons, fromages traditionnels de la région). À la suite d’une crevaison, ils sont amenés à déjeuner chez McDonald et saisis de ce qu’il est convenu d’appeler une épiphanie. Lui deviendra d’abord représentant commercial chez Coca-Cola™ et elle distributrice chez Pepsi-Cola®, avant de se séparer, une ascension sociale vertigineuse et parallèle conduisant Ludo à New York et Hannah à Shanghaï.

A Alain Finkelkraut qui lui demande, non sans raison, dans Pour la Science Madame© si Un hôte de marque « n’aborde pas avant tout le drame de la réification croissante des rapports de production de manière métaphorique », l’auteur répondra « mets ta quoi, Ducon ? »

Bien entendu – on est tout de même chez Lécroart – quelques gaudrioles sexuelles (mentionnant Durex™ et autres Viagra®)  ne manqueront pas de satisfaire ses aficionados.

Remarquons enfin qu’Un hôte de marque est, à notre connaissance, la première bande dessinée à accueillir du « placement de produits », ce qui n’est qu’une contradiction apparente. 

 

 

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