Jeune et ou vieux [ce titre se trouve dans le manuscrit]
Assez souvent des gens me disent combien je suis jeune. C’est une gentillesse de leur part ou de l’hypocrisie, peu importe, mais ils ne le pensent pas tellement – ils peuvent le penser un peu tout de même. Dans quelle mesure peut-on le penser ? Je me suis souvent posé la question en pensant aux aliénations que j’ai subies du fait du milieu social, du fait de mes contacts avec la nature, le milieu physique, et du fait de moi-même. C’est très rare car je ne pense pas beaucoup à moi, j’ai des choses plus excitantes à faire, mais ça m’arrive.
Suivant la manière dont j’analyse le problème, je suis amené à des conclusions absolument opposées. Avec une certaine méthode d’analyse, j’ai l’impression qu’en effet, je suis resté très jeune pour beaucoup de choses ; d’un autre côté, j’ai l’impression que lorsque j’étais très jeune, il y avait quelqu’un de très vieux en moi et j’ai l’impression d’avoir toujours été très vieux – et maintenant très jeune. Et puis, en y réfléchissant bien encore, en changeant de méthode d’analyse, j’ai l’impression qu’un certain être est né, moi, et que j’ai passé tout simplement par les stades courants et j’ai été un enfant, un jeune, un adolescent, un adulte, un adulte poussé et un croulant. Mais alors j’ai l’impression qu’il y avait quelque chose de plus, quelque chose qui n’a pas changé. Une image m’a fait sentir cela : quand on est au bord de la mer et qu’on regarde les vagues avancer et reculer sur le sable, on voit l’eau avancer et en même temps reculer par en-dessous. Le phénomène est explicable avec les lois de Newton. Et bien, j’ai toujours eu l’impression que dans ma vie de la même façon que les vagues sur le sable il y avait quelque chose qui avançait et quelque chose qui reculait. Il y a trois phénomènes : constatation d’une jeunesse certaine, d’une vieillesse ancienne déjà et de quelque chose qui n’est ni jeunesse ni vieillesse.
Je crois qu’en fait je suis autre chose que jeune ou vieux, quelque chose d’inhumain d’une certaine manière, quelque chose de non humain.
Assez souvent des gens me disent combien je suis jeune. C’est une gentillesse de leur part ou de l’hypocrisie, peu importe, mais ils ne le pensent pas tellement – ils peuvent le penser un peu tout de même. Dans quelle mesure peut-on le penser ? Je me suis souvent posé la question en pensant aux aliénations que j’ai subies du fait du milieu social, du fait de mes contacts avec la nature, le milieu physique, et du fait de moi-même. C’est très rare car je ne pense pas beaucoup à moi, j’ai des choses plus excitantes à faire, mais ça m’arrive.
Suivant la manière dont j’analyse le problème, je suis amené à des conclusions absolument opposées. Avec une certaine méthode d’analyse, j’ai l’impression qu’en effet, je suis resté très jeune pour beaucoup de choses ; d’un autre côté, j’ai l’impression que lorsque j’étais très jeune, il y avait quelqu’un de très vieux en moi et j’ai l’impression d’avoir toujours été très vieux – et maintenant très jeune. Et puis, en y réfléchissant bien encore, en changeant de méthode d’analyse, j’ai l’impression qu’un certain être est né, moi, et que j’ai passé tout simplement par les stades courants et j’ai été un enfant, un jeune, un adolescent, un adulte, un adulte poussé et un croulant. Mais alors j’ai l’impression qu’il y avait quelque chose de plus, quelque chose qui n’a pas changé. Une image m’a fait sentir cela : quand on est au bord de la mer et qu’on regarde les vagues avancer et reculer sur le sable, on voit l’eau avancer et en même temps reculer par en-dessous. Le phénomène est explicable avec les lois de Newton. Et bien, j’ai toujours eu l’impression que dans ma vie de la même façon que les vagues sur le sable il y avait quelque chose qui avançait et quelque chose qui reculait. Il y a trois phénomènes : constatation d’une jeunesse certaine, d’une vieillesse ancienne déjà et de quelque chose qui n’est ni jeunesse ni vieillesse.
Je crois qu’en fait je suis autre chose que jeune ou vieux, quelque chose d’inhumain d’une certaine manière, quelque chose de non humain.