J. B. À propos de jeu et d’énigme, vous avez trouvé une combinaison policière dont vous ne voulez pas donner la solution…
F. L. L. Oui, en effet. C’est une combinaison vraiment difficile, elle est possible et personne n’y a pensé. Dans les romans policiers à énigme, on a épuisé toutes les possibilités d’avoir un coupable très imprévu. Dans les romans policiers les plus anciens, le criminel est un vagabond. Il suffit de le retrouver. Ensuite, on a raffiné et le coupable devait être quelqu’un qu’on ne soupçonnait pas. l’homme qui aimait le plus la femme qui a été tuée. On a encore raffiné et le coupable a été le policier – ça a été une grande surprise, maintenant, tout le monde y est habitué – puis le juge, l’avocat, le témoin, etc.
Ça peut être aussi le narrateur, comme dans Le meurtre de Roger Ackroyd. On a fait aussi un roman dans lequel la victime est celui qui est en train de lire. C’est très bien fait et tout à fait plausible. L’auteur, Frédéric Prunn, est un auteur du deuxième secteur que je mettrais volontiers dans le premier. Il s’agit d’un conte qui commence par ces mots : « Ne vous retournez pas, je suis derrière vous, je vais vous tuer. Je vais vous expliquer pourquoi c’est vous qui serez tué et aucun autre lecteur de ce numéro de Mystère-Magazine. » Le narrateur raconte alors son histoire : il a décidé pour différents motifs de se venger de la société et ceci à travers une unique victime. Il a écrit son histoire sur le même papier de la même encre et avec les mêmes caractères que ceux utilisés par Mystère-Magazine, puis il s’est procuré un exemplaire du numéro qui vient de sortir des presses, y a introduit les pages ainsi composées et en a suivi le cheminement jusqu’au kiosque où le lecteur vient de l’acheter, ce qui le met, au moment où le lecteur entame sa lecture, en position de le tuer. Tout cela est parfaitement plausible, sinon probable, et ne fait jamais intervenir la magie. On a donc affaire ici au lecteur victime.
Mais ce qui n’a jamais été trouvé, c’est le lecteur coupable. Je l’ai personnellement trouvé, mais je préfère pour l’instant ne pas le publier. Autre exemple de la littérature-jeu : Le nommé Jeudi, de Chesterton, qui allie le jeu, le policier et de hautes qualités littéraires.
F. L. L. Oui, en effet. C’est une combinaison vraiment difficile, elle est possible et personne n’y a pensé. Dans les romans policiers à énigme, on a épuisé toutes les possibilités d’avoir un coupable très imprévu. Dans les romans policiers les plus anciens, le criminel est un vagabond. Il suffit de le retrouver. Ensuite, on a raffiné et le coupable devait être quelqu’un qu’on ne soupçonnait pas. l’homme qui aimait le plus la femme qui a été tuée. On a encore raffiné et le coupable a été le policier – ça a été une grande surprise, maintenant, tout le monde y est habitué – puis le juge, l’avocat, le témoin, etc.
Ça peut être aussi le narrateur, comme dans Le meurtre de Roger Ackroyd. On a fait aussi un roman dans lequel la victime est celui qui est en train de lire. C’est très bien fait et tout à fait plausible. L’auteur, Frédéric Prunn, est un auteur du deuxième secteur que je mettrais volontiers dans le premier. Il s’agit d’un conte qui commence par ces mots : « Ne vous retournez pas, je suis derrière vous, je vais vous tuer. Je vais vous expliquer pourquoi c’est vous qui serez tué et aucun autre lecteur de ce numéro de Mystère-Magazine. » Le narrateur raconte alors son histoire : il a décidé pour différents motifs de se venger de la société et ceci à travers une unique victime. Il a écrit son histoire sur le même papier de la même encre et avec les mêmes caractères que ceux utilisés par Mystère-Magazine, puis il s’est procuré un exemplaire du numéro qui vient de sortir des presses, y a introduit les pages ainsi composées et en a suivi le cheminement jusqu’au kiosque où le lecteur vient de l’acheter, ce qui le met, au moment où le lecteur entame sa lecture, en position de le tuer. Tout cela est parfaitement plausible, sinon probable, et ne fait jamais intervenir la magie. On a donc affaire ici au lecteur victime.
Mais ce qui n’a jamais été trouvé, c’est le lecteur coupable. Je l’ai personnellement trouvé, mais je préfère pour l’instant ne pas le publier. Autre exemple de la littérature-jeu : Le nommé Jeudi, de Chesterton, qui allie le jeu, le policier et de hautes qualités littéraires.
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