J. M. L. L. Qu’est-ce qui était le plus difficile, créer le chaos ou séparer la lumière des ténèbres ?
F. L. L. Séparer la lumière des ténèbres, parce qu’il fallait que les ténèbres ne soient pas chaos pur, déjà, puisqu’on en enlevait la lumière.
J. M. Vous étiez arrivé à créer un chaos pur ?
F. L. L. C’est ce que je voulais faire, mais je n’en étais pas content !
J. M. Comment Dieu a-t-il fait pour créer le chaos ?
F. L. L. Je l’ai déjà interrogé là-dessus, mais il est comme certains auteurs, assez jaloux de ses procédés et il n’a pas voulu me les communiquer. J’aurais voulu lui faire concurrence sur ce point, mais je n’y ai pas réussi, c’était plus fort que moi, je mettais au moins un peu de lumière dans le chaos.
Ceci dit, ilaurait pourtant été intéressant de publier ce que j’ai fait, avec les critiques acerbes que je me suis faites à moi-même, parce que, finalement, j’ai eu quelque mérite à faire ce mauvais truc, ce n’était pas facile à faire, il a fallu beaucoup de travail, et puis, d’autres auraient peut-être mieux réussi là-dessus – je livre l’idée, je ne prends pas de brevet.
J. B. N’est-ce pas au langage plutôt qu’à vous qu’il faudrait adresser la critique ? Dieu a probablement fait autrement qu’en parlant !
F. L. L. Oui, encore qu’il est le Verbe. Bien sûr, je peux accuser l’outil, et d’ailleurs c’est vrai qu’il n’est pas bon, mais enfin, je suis persuadé que si j’avais eu plus de dons j’aurais fait mieux. Ce qui serait intéressant, en effet, ce serait de faire ce qui peut être le mieux fait par des hommes qui s’engagent à faire avec le langage.
J. M. C’est toujours le problème de la création de l’ordre à partir du désordre. Ça fait un siècle à peu près qu’on sait comment ça se passe en sens inverse, on sait très bien comment ça marche dans ce sens-là. C’est depuis peu de temps qu’on commence à s’intéresser à l’aspect inverse. Il faudrait peut-être procéder dans l’autre sens, c’est-à-dire commencer par l’ordre, le laisser évoluer vers le désordre et ensuite faire tourner le film à l’envers.
F. L. L. Oui, je ne sais pas très bien comment… Effectivement. Vous me suggérez quelque chose… Il faudra que j’y réfléchisse mais je crois que votre méthode n’appartient qu’à Dieu, je ne vois pas bien comment on peut faire tourner le film à l’envers.
F. L. L. Séparer la lumière des ténèbres, parce qu’il fallait que les ténèbres ne soient pas chaos pur, déjà, puisqu’on en enlevait la lumière.
J. M. Vous étiez arrivé à créer un chaos pur ?
F. L. L. C’est ce que je voulais faire, mais je n’en étais pas content !
J. M. Comment Dieu a-t-il fait pour créer le chaos ?
F. L. L. Je l’ai déjà interrogé là-dessus, mais il est comme certains auteurs, assez jaloux de ses procédés et il n’a pas voulu me les communiquer. J’aurais voulu lui faire concurrence sur ce point, mais je n’y ai pas réussi, c’était plus fort que moi, je mettais au moins un peu de lumière dans le chaos.
Ceci dit, ilaurait pourtant été intéressant de publier ce que j’ai fait, avec les critiques acerbes que je me suis faites à moi-même, parce que, finalement, j’ai eu quelque mérite à faire ce mauvais truc, ce n’était pas facile à faire, il a fallu beaucoup de travail, et puis, d’autres auraient peut-être mieux réussi là-dessus – je livre l’idée, je ne prends pas de brevet.
J. B. N’est-ce pas au langage plutôt qu’à vous qu’il faudrait adresser la critique ? Dieu a probablement fait autrement qu’en parlant !
F. L. L. Oui, encore qu’il est le Verbe. Bien sûr, je peux accuser l’outil, et d’ailleurs c’est vrai qu’il n’est pas bon, mais enfin, je suis persuadé que si j’avais eu plus de dons j’aurais fait mieux. Ce qui serait intéressant, en effet, ce serait de faire ce qui peut être le mieux fait par des hommes qui s’engagent à faire avec le langage.
J. M. C’est toujours le problème de la création de l’ordre à partir du désordre. Ça fait un siècle à peu près qu’on sait comment ça se passe en sens inverse, on sait très bien comment ça marche dans ce sens-là. C’est depuis peu de temps qu’on commence à s’intéresser à l’aspect inverse. Il faudrait peut-être procéder dans l’autre sens, c’est-à-dire commencer par l’ordre, le laisser évoluer vers le désordre et ensuite faire tourner le film à l’envers.
F. L. L. Oui, je ne sais pas très bien comment… Effectivement. Vous me suggérez quelque chose… Il faudra que j’y réfléchisse mais je crois que votre méthode n’appartient qu’à Dieu, je ne vois pas bien comment on peut faire tourner le film à l’envers.