Le carré lescurien utilise quatre mots permutant entre eux. « Rien n’est plus facile que d’interchanger les beaux adjectifs. Rien n’est plus beau que d’interchanger les faciles adjectifs. Avec les substantifs déjà la difficulté se fait plus étrange. Avec la difficulté déjà le substantif se fait plus étrange ». Ces phrases de Jean Lescure définissent la permutation en la pratiquant. 

Les permutations se font entre deux mots appartenant aux mêmes catégories du discours. Elles peuvent se faire suivant diverses modalités : - permutations plates  : le premier substantif, par exemple, d’une phrase permute avec le second, le troisième avec le quatrième etc. – permutations alternées  : le premier avec le troisième, le second avec le quatrième etc. ; - permutations embrassées  : le premier avec le quatrième, le second avec le troisième

Exemple d’après Racine

« Tandis que le sommeil réparant la nature
Tient enchaînés le travail et le bruit
Nous rompons ses liens, ô clarté toujours pure,
Pour te louer dans la profonde nuit »

(permutation embrassée)

Tandis que le bruit réparant le travail
Tient enchaînés la nature et le sommeil,
Nous rompons sa nuit, ô clarté toujours pure
Pour te louer dans les profonds liens