La terine, on le sait bien, fait permuter trois mots-clés de la façon suivante :
 
Première strophe
Le premier vers se termine par le mot A,
le second par le mot B,
le troisième par le mot C.
 
Deuxième strophe
Le premier vers se termine par le mot C,
le second par le mot A,
le troisième par le mot B.
 
Troisième strophe
Le premier vers se termine par le mot B,
le second par le mot C,
le troisième par le mot A.
 
Un bel exemple de terine est celui-ci, qui explique son propre principe formel :
 
Pour réaliser une bonne terine
Prenez trois mots à la rime
Et faites-les rimer


S’ils n’ont pas de peine à rimer
Vous approchez de la terine
Puisque la terine rime


Par trois mots choisis à la rime
Qui sans sonner doivent rimer
C’est le secret de la terine.

 
Terine homophonique
 
Dans ce cas, nous proposons d’écrire des terines homophoniques.
Au lieu de trois mots-clés, il s’agit de travailler avec trois “séries-clés” de mots homophoniques.

Chaque mot-clé doit apparaître, donc, toujours dans une variante homophonique.
 
Par exemple :
 
Mots-clé A : Verre, vert, ver ou vers
Mots-clé B : Quand, qu’en, camp ou Khan
Mots-clé C :  Conte, compte ou comte
 
Exemple :
 
Un soir nous étions chez monsieur le Comte
en train de boire une bouteille de bon vin quand
quelqu’un laissa tomber négligemment son verre
 
Je me remémore dans ces vers
mon premier sentiment de peine car en fin de compte
notre hôte nous dit de ficher le camp
 
Nous sortimes de la maison et un type semblabe à Gengis Khan,
un homme vêtu de vert,
sortit la bouteille et cria  “voilà la fin de ce conte !”
 
 
Variante : Terine homophonique parfaite
 
 
On pourrait essayer aussi avec des “homophonies parfaites”, à partir de mots polysémiques.
 
Par exemple, avec :
 
A. Ferme (à la campagne), ferme (le verbe) et ferme (consistant, dur)
B. Pêche (le fruit), pêche (action de pêcher) et pêche (coup de poing)
C. Livre (pour lire), livre (la monnaie) et livre (du verbe “se livrer”)
 
Dans ce cas, on pourrait écrire des terines comme celle-là :
 
À la ferme
il se livre
à la pêche
 
mange une pêche,
ne ferme
pas son livre
 
vole une livre
et reçoit une pêche
bien ferme