22/02/2014

Renouons avec le rondel : le rondel est construit sur deux rimes seulement. Il compte treize octosyllabes divisés en trois strophes (4,4,5) et comporte un refrain : les deux premiers vers reviennent à la fin de la deuxième strophe et le premier vers à la fin de la troisième.
Cette forme était en cours aux XIVe et XVIe siècles. Le plus célèbre des rondels est celui de Charles d’Orléans :

Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s’est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.
Il n’y a beste, ne oyseau,
Qu’en son jargon ne chant ou crie :
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.
Riviere, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d’argent et d’orfaverie,
Chascun s’abille de nouveau.
Le temps a laissié son manteau.

La forme a connu un regain à la fin du XIXe et Mallarmé l’a utilisée ("Si tu veux nous nous aimerons").
Au fil du temps, on voit apparaître des décasyllabes et parfois une répartition en quatre quatrains.
Je propose ce casse-croûte fixe :

C’est un rondel de saucisson,
C’est aussi un rondel de pain,
Car c’est toujours main dans la main
Couchés sur l’autre qu’ils sont bons.
 
On peut y glisser cornichons,
On peut prévoir un peu de vin,
C’est un rondel de saucisson,
C’est aussi un rondel de pain,
 
Souvent on beurre son croûton,
On fait preuve d’esprit malin
En tranchant large, en tranchant fin,
On peut ajouter du jambon
C’est un rondel de saucisson.
 
Une succession de rondels peut reconstituer leur objet en entier.