Michèle Audin

Il y a les quadrillages dessinés par les cartographes, des surimpressions sur la représentation du continent, du pays, de la ville, parallèles et méridiens (sur les cartes à petite échelle, mais aussi parfois sur les plans de villes, comme sur un des plans de Genève que nous avons examinés) ou simplement matérialisation d’un système de coordonnées encore plus abstrait, plus local (les fameux A à K, 1 à 20).

Il y a ceux dessinés par les concepteurs (c’est de la langue de bois, les urbanistes ?) par exemple de villes américaines comme Chicago ou Philadelphie, où l’on a délibérément « tracé » des rues nord-sud et des rues est-ouest, ou des quartiers, comme « l’Exemple », à Barcelone, où les rues se coupent régulièrement et à angle droit, mais les carrés sont tronqués aux intersections, se révélant être des octogones.

Il y a aussi ceux dessinés par les paveurs, sur les trottoirs de certaines villes…

Tu vas encore nous parler de Lisbonne ?
Oui, de la rua de O Século. Je l’ai déjà fait ? Je voulais aussi parler d’une ville américaine, de ce livre, que j’ai acheté pendant ton absence. Regarde cette merveille. L’auteur cartographie son quartier, les arbres, l’itinéraire du facteur, les distributeurs de journaux, les étoiles, les lampadaires…
Et le quadrillage ?
Oui, c’est en Amérique, un quartier d’une ville – juste à côté d’une partie vraiment quadrillée.
Et c’est vrai ?
Qu’est-ce que tu veux dire ?
C’est une vraie ville, ou il l’a inventée ?
Est-ce qu’on veut vraiment savoir ? Mais oui, c’est un vrai endroit, c’est en Caroline du nord. Et c’est un atlas narratif. Un autre.
Et le quadrillage ? Ah !

Regarde. En voilà un autre.
Où?
Toronto.
31 janvier 2015
(à suivre)