Michèle Audin

Zürich Citymap Stadtplan se présente sous la photographie d’un jeune couple élégant et joyeux muni de sacs en papier suggérant qu’ils viennent de faire leurs courses (pas dans les supermarchés mais) dans les boutiques de luxe de la ville et qu’ils en sont enchantés, se déplie, une de ses faces montre un joli plan schématique des transports en commun, entouré de pas mal de publicité. L’autre est un plan clair sur fond gris-vert, avec le lac et les rivières bleus, les zones piétonnes en jaune, un itinéraire piéton en vert faisant le tour du centre ville, partant astucieusement de la gare (et y retournant). Il y a une échelle, une légende, un quadrillage, et une date (01.05.2010).

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Zürich City Map (en deux mots cette fois) a le même format mais sous une photographie montrant la ville, le lac, et au fond une chaîne de montagnes enneigées. Lui aussi se déplie et montre exactement la même chose, avec des publicités un peu différentes (Boutique Caran d’Ache – Caran d’Ache, Swiss Made since 1915) et une date plus récente (08.04.2013).

 

Oui, Zurich.
Mais ils ne mettent pas toujours les montagnes.
Oui, en général il y a des nuages devant. C’est une cuvette.

J’ai été dans un hôtel à Zurich où les chambres portaient toutes des noms de personnalités. Et j’avais la chambre Joyce. C’est là qu’il est mort.
Pas seulement.

C’est la fin. Conclure un atlas aussi citadin par la mort de Joyce n’est pas absolument inadéquat. Je suis sûre qu’on écrit différemment sur les villes depuis Ulysse. Mais je peux me tromper : il n’y a pas eu d’avant pour moi, j’ai lu ce livre pour la première fois lorsque j’avais dix-sept ans, je n’avais pas encore songé à raconter des itinéraires en ville…

C’est (presque) la fin.


21 mai 2015
(à suivre)


PS. Il y a une légende de l’illustration dans le post-scriptum de la page images.