Michèle Audin

Il y a les secondes d’arc : un degré est formé de soixante minutes d’arc et une minute de soixante secondes, ce qui se note ainsi : 2°21’07’' (est, pour la longitude de Paris – ou plus exactement celle de l’Observatoire).
Sur un cercle de 6400 km de rayon, une seconde d’arc, c’est
 
$\dfrac{2\pi\times6,400}{360\times3,600}$ km, c’est-à-dire environ 31 m

– aucune ville citée dans cet atlas n’a moins de trente-et-un mètres de largeur (une telle ville mériterait le qualificatif « effilée »), alors à quoi bon parler de secondes d’arc dans un atlas de plans de villes ?

Il y a aussi les secondes de temps. Nous savons que les lecteurs ont compris qu’il y a un lien entre les unes et les autres (penser encore une fois à Phileas Fogg).
Une seconde, ma jeune dame, intervient le vieux Qfwfq, ce qui fait sourire Fiordiligi. S’est-il passé tant de jours, d’heures, de minutes, de secondes que vous ne vous souveniez plus de ce que vous avez dit du mètre ?

Je craignais qu’il ne nous ait pas attendus, qu’il ait manqué de patience. Peut-être est-il parti. Et revenu. Il lui faut si peu de temps pour revenir de ses aîtres intersidéraux, à peine une seconde d’azur peut-être.
Je vous entends, jeunes gens. Oui, je vous ai attendus, je savais que vous recommenceriez à vous poser des questions sur l’espace et le temps, je commence à vous connaître, je savais bien que vous ne resteriez pas le nez collé sur quelques mesquineries… Bien plus excitant que ces petites histoires est le fait qu’une seconde est le temps qu’il faut à la lumière pour parcourir deux cent quatre vingt dix neuf millions sept cent quatre vingt douze mille quatre cent cinquante-huit mètres. Enfin, dans le vide.

À cette vitesse-là, à un millième de seconde, les problèmes sont déjà fort loin, à une seconde-lumière je suis déjà sereine et heureuse, dit Fiordiligi.

Allons faire un tour à vélo, la pluie s’est arrêtée. Tu crois ?

6 mars 2015
(à suivre)

$\Rightarrow$  mètre