Encore du grec ! Voilà: il y a des plaques à la surface de notre planète, elles bougent, et ça s’appelle la tectonique des plaques. Tu sais bien : la forme de la côte du Brésil qui viendrait juste s’encastrer dans le golfe de Guinée, ce serait parce qu’autrefois, elles étaient très proches, elles se sont écartées. Elles continuent d’ailleurs à le faire.
Très proches, oui, rien n’est plus vrai, intervient le vieux Qfwfq. Je l’attendais, celui-là, murmure Guglielmo. Je m’en souviens parfaitement, une sorte de caniveau qu’il suffisait d’enjamber lorsqu’on voulait se rendre de Recife à Douala. Si vous saviez les beaux arbres qui poussaient là, et les lianes, et les singes agiles qui sautaient de branche en branche, sans jamais toucher le sol, comme fit plus tard mon cousin Côme. J’y allais pour les vacances. Et puis la rigole s’est élargie, insensiblement d’abord, ensuite il a fallu prendre une barque, enfin il y eut un bac. À ce moment-là les singes ne passaient plus, les lianes n’étaient pas assez longues. Puis avons eu des mots, le passeur et moi, un type assez désagréable, grognon, jamais un sourire. Je n’y suis plus allé pendant quelque temps. Voyez maintenant. Je me demande parfois ce que le passeur est devenu. Au chômage, sans doute, ce n’est pas ce qui manque, les chômeurs, dans cette région.
Image : du printemps,
du mouvement,
pas de la tectonique mais bien du vent…
3 avril 2015
(à suivre)
Très proches, oui, rien n’est plus vrai, intervient le vieux Qfwfq. Je l’attendais, celui-là, murmure Guglielmo. Je m’en souviens parfaitement, une sorte de caniveau qu’il suffisait d’enjamber lorsqu’on voulait se rendre de Recife à Douala. Si vous saviez les beaux arbres qui poussaient là, et les lianes, et les singes agiles qui sautaient de branche en branche, sans jamais toucher le sol, comme fit plus tard mon cousin Côme. J’y allais pour les vacances. Et puis la rigole s’est élargie, insensiblement d’abord, ensuite il a fallu prendre une barque, enfin il y eut un bac. À ce moment-là les singes ne passaient plus, les lianes n’étaient pas assez longues. Puis avons eu des mots, le passeur et moi, un type assez désagréable, grognon, jamais un sourire. Je n’y suis plus allé pendant quelque temps. Voyez maintenant. Je me demande parfois ce que le passeur est devenu. Au chômage, sans doute, ce n’est pas ce qui manque, les chômeurs, dans cette région.
Image : du printemps,
du mouvement,
pas de la tectonique mais bien du vent…
3 avril 2015
(à suivre)