Il y a très, très longtemps, au cours du haut Moyen-Âge, si l’on ose utiliser un tel oxymore, on a dessiné des cartes « en T », et c’est le désir de décrire ces cartes qui nous a fait décider, dès le début de l’écriture de ce livre, de consacrer un article à la lettre T. La Terre s’organise autour d’un bien visible T : un cercle, avec un diamètre horizontal et un rayon vertical qui forment la lettre T. Le demi-disque supérieur représente l’Asie, le quart inférieur gauche l’Europe et le quart inférieur droit l’Afrique. D’où l’on déduit sans mal :

- que l’est est en haut et le nord à gauche
- que la barre verticale du T représente la mer Méditerranée
- que l’Amérique n’existe pas.

Il est moins facile de comprendre ce qu’est la barre horizontale. Elle représente deux fleuves, le Nil, frontière entre l’Afrique et l’Asie, et, à sa suite, le Don, frontière entre l’Europe et l’Asie. Au centre (et donc sur ces deux fleuves, sur la réunion de ces deux fleuves), Jérusalem (bien sûr).

Il s’agit plus d’une représentation, d’une conception, de la Terre, que vraiment d’une carte – qui serait d’une utilité pratique douteuse.

Une croix, encore ?
Tu as remarqué?
Et tout autour, la circonférence de l’infranchissable océan.