Si un$\cdot$e écrivain$\cdot$e doit avoir un article à son nom dans cet atlas, c’est bien Monique Wittig, puisqu’elle en a fourni à la fois la forme et l’idée. Mais elle n’est en rien responsable des (dis)torsions que nous avons fait subir à cette idée.
Un si joli petit livre…
On donne le cours de calcul différentiel. On a des étudiants qui apprennent. La maison est proche de l’université. Quelquefois, on rencontre quelqu’un. On dit bonjour sans s’arrêter. On marche avec son sac à dos. Il y a des tilleuls sur le chemin. Il pleut. Des feuilles tombent. Il y a peu de passants. On marche sur le trottoir. On fait attention à ne pas glisser sur les bouches d’égout. Il y a des immeubles alignés. On regarde les herbes qui poussent entre les pavés. Des gens passent sur des bicyclettes. On traverse. On s’assied. Sur la table, il y a beaucoup de papiers. On ouvre un cahier. On écrit avec un stylo violet, puis avec un stylo bleu. On ne lève plus les yeux. On prend un livre sur une étagère. On regarde par la fenêtre. Il y a un nuage qui descend de plus en plus. On lit des tas de pages sans s’arrêter. On suspend le linge. On est à table. Guglielmo partage une poire avec son couteau. On lui sourit. Quelquefois, on fait la sieste l’après-midi. Les fentes des volets font des ombres très longues en travers du plafond. Ça marche par moments d’un côté du plafond à l’autre. Les vitres tremblent quand un camion passe. Les draps sont chauds. Il n’est pas nécessaire d’allumer la lumière. On rit en se touchant dans le lit. On se lève. Il fait froid. On se penche pour prendre un plan dans une boîte. On tourne les pages contenues dans la chemise jaune. On lit le nom de Ferrando. On sourit. On entend Dorabella chanter. On sourit encore à Guglielmo. On dit qu’il faut savoir terminer un livre. On pense au temps qui a passé. On tourne la dernière page.
Un si joli petit livre…
On donne le cours de calcul différentiel. On a des étudiants qui apprennent. La maison est proche de l’université. Quelquefois, on rencontre quelqu’un. On dit bonjour sans s’arrêter. On marche avec son sac à dos. Il y a des tilleuls sur le chemin. Il pleut. Des feuilles tombent. Il y a peu de passants. On marche sur le trottoir. On fait attention à ne pas glisser sur les bouches d’égout. Il y a des immeubles alignés. On regarde les herbes qui poussent entre les pavés. Des gens passent sur des bicyclettes. On traverse. On s’assied. Sur la table, il y a beaucoup de papiers. On ouvre un cahier. On écrit avec un stylo violet, puis avec un stylo bleu. On ne lève plus les yeux. On prend un livre sur une étagère. On regarde par la fenêtre. Il y a un nuage qui descend de plus en plus. On lit des tas de pages sans s’arrêter. On suspend le linge. On est à table. Guglielmo partage une poire avec son couteau. On lui sourit. Quelquefois, on fait la sieste l’après-midi. Les fentes des volets font des ombres très longues en travers du plafond. Ça marche par moments d’un côté du plafond à l’autre. Les vitres tremblent quand un camion passe. Les draps sont chauds. Il n’est pas nécessaire d’allumer la lumière. On rit en se touchant dans le lit. On se lève. Il fait froid. On se penche pour prendre un plan dans une boîte. On tourne les pages contenues dans la chemise jaune. On lit le nom de Ferrando. On sourit. On entend Dorabella chanter. On sourit encore à Guglielmo. On dit qu’il faut savoir terminer un livre. On pense au temps qui a passé. On tourne la dernière page.
14 mai 2015
(à suivre)
(à suivre)