Le zeugme est la figure de rhétorique (fautive mais) irrésistible que l’on définit d’ordinaire en en donnant un exemple (une pratique à condamner en général mais que nous adopterons dans ce cas particulier pour montrer notre largesse d’esprit), en donnant d’ailleurs toujours le même exemple

Je t’écris avec amour et un stylo

ce qui serait mieux ici sous la forme

J’écris cet atlas avec amour (nous espérons que, ça, tout le monde l’a compris) et des tas de stylos.

Il est plus que probable, sans nous vanter, que ce texte est le tout premier qui prétend au titre d' « Atlas » et qui contient des zeugmes. Nous pensons par exemple à l’élégant

Il est immense et impensable de l’ouvrir

que la trop grande taille d’un plan nous a inspiré (ne croyez pas que ces mots sont arrivés là par erreur : malgré la contrainte de non-retour en arrière, ceci est un texte écrit). Mais, malgré de notre fierté d’avoir inventé ce bel exemple, nous devons le reconnaître, le plus beau de tous les zeugmes de la littérature française ne nous est pas dû et nous l’avons ici copié et pillé. Il utilise une incroyable subtilité de la langue française : le mot « fondant » est participe présent, à la fois des verbes fondre et fonder. L’original parlait de fondre des canons (à Lahore) et de fonder une école vétérinaire (à Chiraz). Nous l’avons utilisé ici à propos de la fonte de la statue d’Arago, et du vide que cette fonte a laissé sur le méridien de Paris, un sujet de grande importance pour un atlas – le Reich de mille ans qui fut la cause de cette fonte ne nous a pas semblé complètement hors-sujet non plus. On pourra nous reprocher le plagiat. À ceci nous répondons que nous avons cité nos sources. À ceux qui préfèrent le fondant au chocolat, nous dédions l’illustration de cette page.

Si nous avons précisé tout ceci dans cet article, c’est pour le cas (peu probable) où les lecteurs auraient raté ces points. Car ce n’est pas notre genre

de foutre des baffes aux     lecteurs qui font pas gaffe.