Un atlas a des pages, de belles pages illustrées de cartes colorées. Au point qu’on oublie que seulement la moitié de ces pages sont des belles pages – les autres sont fausses. Car c’est ainsi que l’on appelle les pages de droite (respectivement de gauche). Dans un livre, les belles sont impaires et à droite, les fausses paires et à gauche. Mais ceci est-il un livre ?
Oui, dit Fiordiligi. Je prends une feuille de papier neuve et blanche, belle. De mon écriture je la remplis. Puis je la tourne. Le verso d’une page dont le recto a déjà été utilisé est moins beau : on y devine sans pouvoir les lire, les traces de l’écriture, le stylo à bille a appuyé et laissé des reliefs un peu déplaisants, l’encre du stylo à plume ou du feutre a peut-être traversé le papier, ce n’est pas une belle page, c’est une fausse page. C’est le cas de celle sur laquelle ceci s’écrit, au verso de la belle page consacrée à l’oubli.
Oui, dit Fiordiligi. Je prends une feuille de papier neuve et blanche, belle. De mon écriture je la remplis. Puis je la tourne. Le verso d’une page dont le recto a déjà été utilisé est moins beau : on y devine sans pouvoir les lire, les traces de l’écriture, le stylo à bille a appuyé et laissé des reliefs un peu déplaisants, l’encre du stylo à plume ou du feutre a peut-être traversé le papier, ce n’est pas une belle page, c’est une fausse page. C’est le cas de celle sur laquelle ceci s’écrit, au verso de la belle page consacrée à l’oubli.