Les panoramas sont nombreux et variés. Le « pan » de panorama n’a rien à voir avec les petits pans de murs, quelle que soit leur couleur, pourtant la Vue de Delft est bien un panorama. Comme ceux que réalisent les photographes – le peintre a lui aussi utilisé une chambre noire.
Le grand panorama de Lisbonne est de nature – matérielle, optique, géométrique – très différente : il est formé de mille trois cent soixante seize carreaux de céramique et mesure presque vingt-trois mètres de long (voilà pour le matériel). Le visiteur marche devant le panorama comme il aurait marché devant le paysage. Son regard est celui d’un appareil photographique en mouvement, la perspective bouge. Mais il ne s’agit pas d’un simple travelling, les artistes ont forcé la perspective pour pouvoir montrer le paysage, ses monuments, et peut-être surtout ses acteurs, des paysans au travail dans la campagne, des pêcheurs sur les bateaux, des promeneurs et des passants, mais aussi des campagnards avec leurs ânes, des puissants dans des carrosses, des commerçants et des chalands sur un marché, et là-bas, à l’extrême droite du panorama, des pans de murs bleus que le tremblement de terre n’a pas détruits, et qui sont ceux du couvent dans lequel il est aujourd’hui exposé.
On parle toujours à propos de ce panorama de « Lisbonne avant le tremblement de terre ». Comme si les artistes (ou étaient-ce des artisans ?) avaient voulu fixer l’image de la ville avant une destruction qu’ils avaient devinée.
Tu n’as pas parlé du bleu.
Oui, ce sont des carreaux portugais, bleus, azulejos.
Le grand panorama de Lisbonne est de nature – matérielle, optique, géométrique – très différente : il est formé de mille trois cent soixante seize carreaux de céramique et mesure presque vingt-trois mètres de long (voilà pour le matériel). Le visiteur marche devant le panorama comme il aurait marché devant le paysage. Son regard est celui d’un appareil photographique en mouvement, la perspective bouge. Mais il ne s’agit pas d’un simple travelling, les artistes ont forcé la perspective pour pouvoir montrer le paysage, ses monuments, et peut-être surtout ses acteurs, des paysans au travail dans la campagne, des pêcheurs sur les bateaux, des promeneurs et des passants, mais aussi des campagnards avec leurs ânes, des puissants dans des carrosses, des commerçants et des chalands sur un marché, et là-bas, à l’extrême droite du panorama, des pans de murs bleus que le tremblement de terre n’a pas détruits, et qui sont ceux du couvent dans lequel il est aujourd’hui exposé.
On parle toujours à propos de ce panorama de « Lisbonne avant le tremblement de terre ». Comme si les artistes (ou étaient-ce des artisans ?) avaient voulu fixer l’image de la ville avant une destruction qu’ils avaient devinée.
Tu n’as pas parlé du bleu.
Oui, ce sont des carreaux portugais, bleus, azulejos.