Michèle Audin

Le premier plan de la collection est une partie d’un « dépliant » qui propose, en six plis (ou plus exactement, en cinq plis délimitant six « feuilles » (donc douze pages)) (qu’on ne sait jamais comment replier, en accordéon ? autrement ?) une visite de la ville. Précisément, les deux premières pages décrivent cette visite, les deux suivantes portent le plan proprement dit, la cinquième est la liste des musées (le fait que le musée Granet est fermé le mardi a été encadré au stylo à bille noir), la sixième s’intitule « Sur les pas de Cézanne » et porte une carte grossière de six lieux « où le souvenir du peintre est plus particulièrement présent ». Les six pages restantes reproduisent ces informations en anglais et en allemand.

Le document a été édité par l’Office municipal de tourisme qui y a fait figurer son adresse et son numéro de téléphone 42.26.02.93, ce qui prouve (comme disent les mathématiciens) qu’il a été imprimé entre 1985 et 1996.

Comme le reste du dépliant, le plan est imprimé en noir et blanc, avec des surimpressions en bleu qui signalent les parkings et précisent les sens uniques. On reconnaît la rotonde et l’inoubliable perspective du cours Mirabeau (comme on le dit en style municipal) avec leurs fontaines, le quartier Mazarin avec ses lignes et ses angles droits au sud, les rues plus tourmentées du vieil Aix au nord, qui enserrent le Palais de justice, l’Hôtel de ville, la cathédrale et l’archevêché. 

On ne voit ni les terrasses des grands cafés, comme Les deux garçons (qu’on appelle ici Les deux G), sur le cours ni le marché.

Si le mot marché fait peut-être surgir des odeurs et des couleurs (locales), le mot archevêché a fait jaillir des sons. Cosi fan tutte, l’Ouverture.

C’est ici (et c’est ainsi) que ça commence.

3 avril 2014
(à suivre)






La réduction pour piano
de l’ouverture de Cosi fan tutte,
de Mozart,
est dans le domaine public.