Michèle Audin

Plan de métro Berlin S+U-Bahn-Netz 2012, qui se déplie sur un plan schématique du réseau – le genre de plan carré (en réalité, le centre en est un rectangle coupé aux quatre coins) qui n’est pas supaerposable au plan des rues de la ville. Des triangles rouges (le panneau « travaux » de la signalisation routière) indiquent des travaux (justement). Au verso, un plan du centre « Berlin Innenstadt Ost », ou du moins du centre est, avec les lignes de U- et de S-Bahn surimprimées sur un plan authentique.
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City Map Berlin se déplie en douze rectangles de papier fin et fragile (ici il pourrait être souligné que la plupart des plans conservés dans la collection qui fait l’objet de cet atlas sont, précisément, des plans faits pour être jetés). Sur une de ses faces est imprimé un authentique plan, encadré de bleu, avec le traditionnel découpage en carrés (de A à J, de 1 à 7). La masse verte du Tiergarten au centre – la victoire ailée sur sa colonne figure même au centre exact de la page – pourrait symboliser l’impression d’espace qui saisit les visiteurs de la ville mais ne le fait pas, à cause du fond gris bleu, trop foncé choisi pour ce plan. Le verso contient de la publicité pour les musées berlinois, des listes d’hôtels et un plan du métro.
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Le troisième plan est une simple feuille, comme on en distribue aux clients dans les hôtels. Le plan est plus schématique mais d’allure assez gaie malgré la couleur brune choisie pour le fond. Son centre se trouve un peu plus à l’est, près de la porte de Brandebourg. Il est bien sûr entouré d’annonces publicitaires, de même que son verso, qui contient aussi un plan de métro (avec ses panneaux « travaux »), un plan grossi du centre-ouest (autour du Zoologischer Garten) et un autre du centre-est (Unter den Linden). Le copyright dit 2008-2012 et un encart annonce les 775 ans de la ville.
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Le Touristplan Berlin Falk a été acheté pour le prix de 4,95 euros. Il est plus précis, plus sérieux, et d’ailleurs sur fond ros clair. Les édifices les plus importants sont indiqués en rouge, de même que les autoroutes. Avec le vert des parcs, le jaune des rues et le bleu de l’eau, c’est plutôt joyeux. Il contient des arrondissements des centres est et ouest, sous les noms de de Mitte/Unter den Linden et de Charlottenburg/Kurfürstendamm. Au verso, il y a une liste des rues, une petite carte des environs et… beaucoup de blanc.
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Oui, dit Fiordiligi, beaucoup d’espace. Ici ils ne cherchent pas dans leurs souvenirs de voyages, leurs passages dans la ville sont assez récents, elle d’abord, puis Guglielmo qui a utilisé les plans qu’elle avait achetés. Ils ont pourtant des souvenirs, d’un Berlin qu’ils n’ont pas connu. Ce n’est pas la marche entre la Siegessaule et la Brandenburger Tor, que Fiordiligi, qui ne sait pas ne pas marcher dans une ville, a accomplie un beau jour de novembre, ce n’est pas cette marche, ce n’est pas non plus la feuille de tilleul qu’elle a ramassée, de façon très appropriée, Unter den Linden et qu’elle a rangée dans son cahier, ce n’est pas ce qui fera que Berlin, dans sa tête, deviendra autre chose que cette vile où les anges, de désir, agitaient (ou pas) leurs ailes dans un ciel partagé – et dans un film de Wim Wenders. Tu te souviens ? Nous étions retournés le voir, dès le lendemain. Oui, et nous avions peut-être regardé autrement le génie de la liberté, en sortant du cinéma à la Bastille. Le ciel de Berlin…




23 avril 2014
(à suivre)

quelques « Berlin » de Firodiligi et Guglielmo
(chronologiquement)
avec la Siegessaule
(photographiée en novembre 2012)
en couverture, le ciel de Berlin
(photographié en janvier 2013)

et ce n’est pas tout
la photo qui fait la couverture de ce
Brouillon pour un atlas,
passerelle Rosa Luxemburg,
a aussi été prise à Berlin
en novembre 2012

PS. Il y a une légende de l’illustration dans le post-scriptum de la page images.