Michèle Audin

Un atlas est un livre. Un atlas contient surtout un ensemble de cartes. Un atlas contient aussi du texte et est susceptible de se définir lui-même. Ce brouillon traite même les atlas comme les plans. Ce qui fait que cet endroit de ce livre est aussi une (modeste) sorte d’aleph.
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Très haut, tout blanc avec ses titres dorés, rangé horizontalement avec ses semblables (les autres livres trop hauts pour être rangés dans la bibliothèque), le Grand Atlas Universalis de Géographie tire son nom de l’encyclopédie qu’il accompagnait,
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Au début, deux grandes mappemondes représentent le monde politique et le monde physique. Une échelle les surmonte, prétendant qu’il s’agit de cartes au quatre vingt millionième, mais tout le monde comprend que ça ne veut pas dire grand chose : sur la mappemonde, la circonférence de l’Antarctique a le même ordre de grandeur que celle de l’Afrique. Les pages suivantes (8 et 9) représentent les océans Pacifique et Indien, la page 10 l’océan Atlantique, la page 11 l’Antarctique, les pages 14 et 15 l’Asie, puis (pages 16 et 17) l’Australie et l’Océanie, l’Amérique du nord (18 et 19) et l’Amérique du sud (20 et 21). Les couleurs utilisées pour ces pages, les nuances de bleu et de vert pour les mers, l’indication du relief sous-marin, les montagnes enneigées, en font de véritables œuvres d’art. La carte de l’Antarctique a été dessinée à l’aide d’une projection centrale (peut-être stéréographique, l’information figure certainement quelque part dans le livre mais pas sur la page où se trouve cette carte), ainsi les méridiens sont des droites passant par le pôle sud et les parallèles des cercles centrés en ce point. Outre l’Antarctique lui-même, apparaissent sur cette carte le sud de la Patagonie avec le détroit de Magellan et la Terre de Feu, et le sud de la Nouvelle-Zélande.
À l’inverse, si elles sont assez claires, les autres cartes de cet atlas sont plutôt laides. Il y a trop de cartes trop détaillées de trop de morceaux de l’Amérique du nord. Toutes les cartes sont complètement légendées en anglais. D’ailleurs, malgré la présence de six noms d’auteurs pour cette édition française, le copyright appartient à une compagnie américaine qui a déjà publié cet atlas sous les noms de The International Atlas, puis de The New International Atlas. Les différentes dates des copyrights sont échelonnées de 1969 à 1986.
14 avril 2014
(à suivre)


photographie d’un fragment
de la page 11
de l’Atlas universalis

$\Rightarrow$  aleph, histoire, stéréographique, universalis