Michèle Audin

Beaucoup des objets que l’on trouve dans un atlas sont « idéaux ». Les cercles que l’on trouve mentionnés ici ou là dans ce texte, qui sont dessinés sur les cartes, les tropiques, l’équateur, sont des lignes idéales. Il arrive que ces lignes idéales soient matérialisées, le méridien de Paris, par exemple, est un fil de métal, sur quelques dizaines de mètres.
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Il y a des villes idéales, dit Fiordiligi. Construites pour l’être. Brasilia, qui avait la forme d’un oiseau.
C’est vrai ?
Il paraît.
Mais nous n’avons pas de plan ?
Non. Pas de Brasilia, mais peut-être d’une autre de ces villes idéales. Une certaine espèce d’idéal. Elle viendra à son heure alphabétique.
Tu mets un renvoi ?
Non. Il faut du suspense. Du mystère.

Idéal. Comme en mathématiques. Les lecteurs ne savent pas. Le mot idéal (un adjectif) qui désignait des nombres « idéaux » est devenu un nom, et celui d’une notion tellement utile, tellement commune, qu’elle n’a plus d’idéal que le nom, justement.

Idéal. Et la mer, dit Fiordiligi, et c’est une question. Mais on ne rêve plus de partir sur la mer. Ah ! sans amour, s’en aller sur la mer… Pourquoi sans amour ? Pourquoi s’en aller ? Autrefois, on rêvait de départ en regardant la mer. Mais on ne part plus sur la mer. Et qui pourrait rêver en regardant un aéroport ? On ne parle pas de rêve, mais d’idéal. C’est différent ?
25 août 2014
(à suivre)