Le quatrième plan se présente dans un carton rouge portant la photographie (à vrai dire, c’est plutôt un montage) d’une route, avec sa ligne blanche discontinue, face au regard, comme si le regardeur était sur cette route, par ailleurs vide, qui mène droit à de grands immeubles très anonymes. Le titre et les inscriptions en japonais ne permettent pas davantage de savoir de quoi il s’agit (ceci, bien entendu, pour ceux qui ne lisent pas le japonais) mais ce quoi est représenté au 20 000e et au 40 000e. À l’intérieur de cette sorte d’écrin en carton, on trouve un petit fascicule jaune imprimé en rouge, qui contient vingt-quatre pages de numéros de téléphone et de photographies en noir et blanc de différents lieux (notamment des temples) et manifestations. On y trouve aussi le plan proprement dit, dont le titre est traduit en anglais, Kyoto city, un beau et grand plan vert et carré au 1 :20 000, avec des courbes de niveau, qui indiquent clairement que la ville est construite dans une vallée (celle de la Kamo). Il y a un quadrillage et une rose des vents. Les noms des principales rues sont donnés aussi en caractères latins, c’est le cas aussi du château Nijo et des temples. Au verso, un tout aussi grand plan montre la même chose, et même un peu plus, au 1 :40 000. Sur celui-ci, seuls les noms des lignes de train sont traduites, ce qui, quand on y réfléchit, est un peu étrange.
C’est à l’arrivée, à la gare, que l’on m’a donné le premier plan, dit Fiordiligi. Joli, clair, mais complètement inutile. Plus facile à lire qu’un plan en bâtonnets, les rues, les voies de chemin de fer, les temples. Facile à lire, mais complètement inutile, puisque je ne lis pas le japonais.
Kyoto, oui. Les temples. Les croisements de rues avec les feux rouges qui chantent « coucou » ou « pioupiou » selon que la rue que vous traversez est nord-sud ou est-ouest. Et, en parlant de chants d’oiseaux, les planchers rossignol du château Nijo, ces planchers qui couinent forcément, dénonçant l’arrivée de l’ennemi qui vient vous assassiner, on rêve plutôt maintenant de planchers qui ne fassent pas du tout de bruit. Les temples, le pavillon d’argent et le pavillon d’or.
Les étangs exquis des parcs.
Le chemin de la philosophie, ses temples et ses cerisiers, mais en février, les seules fleurs étaient les camélias, dans le jardin botanique. C’est tout ? Non, Shijo-Dori et ses élégantes épiceries dans lesquelles aucun aliment n’est identifiable mais tous sont tellement beaux. Les déplacements à vélo, rouler à gauche dans les cohues de piétons. Enlever et remettre ses chaussures. Les jardins zen des temples. Celui surtout qui contient quinze cailloux disposés de telle façon que l’on n’en voie jamais que quatorze, quel que soit l’endroit d’où on les regarde. Un beau problème de géométrie. Et puis ? Les temples. Je ne sais pas. Les ouvriers réparant les rues en gants blancs.
C’est tout ?
Je crois.
Je remarque que tu as réussi à caser le nom de Vancouver dans un article Kyoto.
Je n’ai pas triché, le nom était sur le plan. Je n’y suis pas davantage allée qu’à Bordeaux, mais ce nom me fait rêver.
C’est à l’arrivée, à la gare, que l’on m’a donné le premier plan, dit Fiordiligi. Joli, clair, mais complètement inutile. Plus facile à lire qu’un plan en bâtonnets, les rues, les voies de chemin de fer, les temples. Facile à lire, mais complètement inutile, puisque je ne lis pas le japonais.
Kyoto, oui. Les temples. Les croisements de rues avec les feux rouges qui chantent « coucou » ou « pioupiou » selon que la rue que vous traversez est nord-sud ou est-ouest. Et, en parlant de chants d’oiseaux, les planchers rossignol du château Nijo, ces planchers qui couinent forcément, dénonçant l’arrivée de l’ennemi qui vient vous assassiner, on rêve plutôt maintenant de planchers qui ne fassent pas du tout de bruit. Les temples, le pavillon d’argent et le pavillon d’or.
Les étangs exquis des parcs.
Le chemin de la philosophie, ses temples et ses cerisiers, mais en février, les seules fleurs étaient les camélias, dans le jardin botanique. C’est tout ? Non, Shijo-Dori et ses élégantes épiceries dans lesquelles aucun aliment n’est identifiable mais tous sont tellement beaux. Les déplacements à vélo, rouler à gauche dans les cohues de piétons. Enlever et remettre ses chaussures. Les jardins zen des temples. Celui surtout qui contient quinze cailloux disposés de telle façon que l’on n’en voie jamais que quatorze, quel que soit l’endroit d’où on les regarde. Un beau problème de géométrie. Et puis ? Les temples. Je ne sais pas. Les ouvriers réparant les rues en gants blancs.
C’est tout ?
Je crois.
Je remarque que tu as réussi à caser le nom de Vancouver dans un article Kyoto.
Je n’ai pas triché, le nom était sur le plan. Je n’y suis pas davantage allée qu’à Bordeaux, mais ce nom me fait rêver.
9 septembre 2014
(à suivre)
(à suivre)