Le plan de la ville suisse de Lausanne que l’on trouve dans la boîte à chaussures est dû au Crédit foncier vaudois (votre banque !), une banque, et le monument représentatif de la ville dont une photographie figure sous le titre du plan est un massif bâtiment, avec colonnes et décorations, bâtiment auquel on accède par un escalier majestueux et qui est tout simplement le siège de cette banque. En retournant le plan, on trouve les numéros de téléphone de toutes ses agences dans le canton de Vaud, et le logo vert de la banque (une clef, avec des dents disposées vert le haut pour évoquer le F de foncier) s’accompagne sur cette face des indications Caisse d’épargne cantonale, garantie par l’État. Déplier, d’abord en deux, donne les informations désirées (la banque est « au service de l’économie vaudoise », elle a été fondée en 1858, est (a été) à la sixième place des banques cantonales et au douzième rang des banques helvétiques, etc., etc.), on voit aussi un plan des métro-trolleybus-autobus. Continuer à déplier et négliger la liste alphabétique des rues donne (enfin) accès au plan proprement dit. Le lac (dont le nom ne figure pas sur le plan) est en bleu très vif, intense, ce qui rend les petites inscriptions en noir que, bien sûr, on y a disposées, assez difficile à lire, on y discerne quand même que ceci date de 1992 ou après, que l’échelle est environ au 10 000e et que, comme la tradition suisse l’exige, le pictogramme « cor » représente les bureaux de poste. Le logo du crédit foncier vaudois est bien visible, la ville est en jaune vif et les parcs en vert pâle, des bateaux à voile blancs signalent les ports, trois rivières bleues se jettent dans le lac, les transports en commun sont matérialisés par de classiques surimpressions rouges, sur ce qui est clairement le centre, certains bâtiments (la cathédrale, la gare centrale, d’autres églises) sont schématiquement dessinés. La disposition des constructions, des parcs et surtout celle des rues, autoroutes et lignes de train, la détermination surtout que mettent les cours d’eau à se diriger franchement vers le bas du plan (le bas), tout ici donne à penser que la ville est en relief, s’élevant par paliers au-dessus du Léman.
En regardant ce plan, on peut imaginer la vue sur le lac.
La Dent d’Oche, au-delà, qui est une partie du paysage, est tout simplement inimaginable. Il en serait sans doute de même si l’on contemplait le plan, pas bien loin de là, des quelques maisons qui constituent le hameau, au col de la Vue des Alpes (le plan des maisons du hameau du col de la Vue des Alpes, voilà une belle suite de compléments de noms) – mais dans le cas de ce col du Jura, le nom lui-même est évocateur, on va dans le Jura pour voir les Alpes, va-t-on à Lausanne pour voir les sommets du Chablais ?
Café vaudois ?
Qui sait ?
En regardant ce plan, on peut imaginer la vue sur le lac.
La Dent d’Oche, au-delà, qui est une partie du paysage, est tout simplement inimaginable. Il en serait sans doute de même si l’on contemplait le plan, pas bien loin de là, des quelques maisons qui constituent le hameau, au col de la Vue des Alpes (le plan des maisons du hameau du col de la Vue des Alpes, voilà une belle suite de compléments de noms) – mais dans le cas de ce col du Jura, le nom lui-même est évocateur, on va dans le Jura pour voir les Alpes, va-t-on à Lausanne pour voir les sommets du Chablais ?
Café vaudois ?
Qui sait ?
19 septembre 2014
(à suivre)
(à suivre)