Michèle Audin

Dans Than Pho Ho Chi Minh Tourist Map, les informations sont données en vietnamien et en anglais, parfois en chinois (c’est le cas pour l’index des noms de rues). Le papier est de mauvaise qualité. Il y a une jolie carte des environs jusqu’au delta du Mékong, sur laquelle sont représentés des parasols qui indiquent des plages, un bateau, des poissons et des mouettes. Au dos de tout ça est imprimé le plan de la ville proprement dit. Au milieu d’informations en vietnamien, deux dates, 28/2/1995 et 6/1995. Un quadrillage, une légende, une échelle (1 :20 000), une rose des vents (le nord est en haut, légèrement sur la droite). Les différentes parties de la ville sont représentées de différentes couleurs. Le fleuve (la rivière Saïgon) et ses différents affluents (il semble y avoir beaucoup d’eau dans cette ville) sont bleus et les parcs sont verts (il y en a quelques-uns aussi). L’aéroport est bien visible et la gare (Ga Sai Gon) aussi. Une croix au stylo à bille indique un lieu où sans doute le propriétaire du plan a travaillé, à proximité du dessin d’une grande roue. Il y a un grossissement du centre en haut à gauche, bord de l’eau, grand parc.
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La date confirme l’impression de Fiordiligi. C’est dix ans avant qu’elle se rende à Hanoi que Guglielmo était allé à Saïgon (comme ils ont appris à dire, tous les deux). Fiordiligi, qui non seulement n’est pas révisionniste mais est fidèle, est prête à raconter, encore une fois, mais vous ne l’avez peut-être jamais entendue, comment, lorsqu’elle était étudiante, elle était arrivée, un matin, dans un amphithéâtre enthousiaste, le jour de la libération de Saïgon et comment elle et le professeur avaient immédiatement organisé une collecte pour le Vietnam.

Si Hanoi est la capitale, Ho-Chi-Minh-Ville est la plus grande ville, et les flots de motocyclistes que Guglielmo a affrontés avaient dix ans d’avance sur ceux auxquels elle a elle-même eu à faire.
22 août 2014
(à suivre)

PS. Il y a une légende de l’illustration dans le post-scriptum de la page images.