On ne voit pas bien ce qu’un article narration fait dans un atlas, vous dites-vous. C’est qu’il y a une narratrice, qui est peut-être l’auteur (ou peut-être pas), qui n’est pas Fiordiligi, même si elle a beaucoup en commun avec elle (par exemple, elles possèdent exactement la même collection de plans). Mais ceci n’est pas une (auto-)biographie, donc nous n’en dirons pas plus. Noter qu’il n’y a pas (et qu’il n’y aura pas) d’article « auteur » dans ce livre. Noter aussi qu’il s’agit d’un article sur la narration, pas d’un article sur la narratrice.
Peut-être est-ce le lieu d’évoquer un problème lié aux principes de la narration exposés dans l’article « contraintes ». Imaginons une ville, disons d’Allemagne, dont le plan a déjà été décrit (ceci est une indication sur le nom de la ville en question). Imaginons que des occupations professionnelles imposent à la narratrice de se trouver justement dans cette ville, au cours d’une semaine d’automne, et que la contrainte alphabétique lui impose de décrire, cette semaine-là, les plans de Nantes et de Neuf-Brisach. Dans une chambre d’hôtel de cette ville allemande, elle sort de son sac et déplie sagement le plan de Nantes, une ville où elle s’est déjà rendue plusieurs fois, sur la feuille de papier portant le numéro 70, elle écrit une description. Elle se demande ce qu’elle a à en dire, et la réponse est rien, alors elle l’écrit. Avec des allusions à une chanson de Barbara. Comme ça se trouve. C’est l’automne, il est difficile de s’extasier sur la beauté des roses, même ici. Il est tout aussi difficile de ne pas imaginer qu’à l’endroit-même où une plaque rappelle la phrase du poète Heinrich Heine
22 novembre 2014
(à suivre)
Peut-être est-ce le lieu d’évoquer un problème lié aux principes de la narration exposés dans l’article « contraintes ». Imaginons une ville, disons d’Allemagne, dont le plan a déjà été décrit (ceci est une indication sur le nom de la ville en question). Imaginons que des occupations professionnelles imposent à la narratrice de se trouver justement dans cette ville, au cours d’une semaine d’automne, et que la contrainte alphabétique lui impose de décrire, cette semaine-là, les plans de Nantes et de Neuf-Brisach. Dans une chambre d’hôtel de cette ville allemande, elle sort de son sac et déplie sagement le plan de Nantes, une ville où elle s’est déjà rendue plusieurs fois, sur la feuille de papier portant le numéro 70, elle écrit une description. Elle se demande ce qu’elle a à en dire, et la réponse est rien, alors elle l’écrit. Avec des allusions à une chanson de Barbara. Comme ça se trouve. C’est l’automne, il est difficile de s’extasier sur la beauté des roses, même ici. Il est tout aussi difficile de ne pas imaginer qu’à l’endroit-même où une plaque rappelle la phrase du poète Heinrich Heine
on a brûlé des livres, on a brûlé ses livres. Alors, la narration pourrait s’échapper, essayer d’imaginer dans la même ville, mais bien après ce jour de mai 1933, Ferrando, jeune et beau, le Ferrando que peut-être Fiordiligi a brièvement mais violemment aimé, tournant autour de la gardeuse d’oie, une gracieuse paysanne statufiée sur une fontaine, mangeant des gâteaux à la crème chez Cron & Lanz (depuis 1876) ou, c’est plus facile encore, buvant de la bière. Plutôt que de sortir le plan de Neuf-Brisach, ne serait-il pas plus adéquat de faire vraiment un roman de tout cela ?wo man Bücher
Verbrennt, verbrennt man auch am Ende Menschen
22 novembre 2014
(à suivre)